Le Grand Conseil va examiner fin juin le projet du Conseil d’Etat visant à assurer un financement pérenne de la Caisse de pension du personnel de l’Etat (CPPEF). Ce projet est le fruit de négociations intenses avec les partenaires sociaux. Il assure un niveau de rente qui reste décent pour l’ensemble des agent–e–s du service public fribourgeois. Le Centre Gauche-PCS entend bien apporter son soutien à cette proposition lors des débats au parlement fribourgeois.
Les projections faites par l’actuaire de la CPPEF, confirmées par une seconde expertise actuarielle commandée par les partenaires sociaux, sont sans appel : la CPPEF sera largement au-dessous du taux de couverture légal de 80% en 2052 si aucune mesure n’est prise.
Placé devant ses responsabilités, l’Etat a entrepris des négociations avec les partenaires sociaux desquelles a émergé un projet qui prévoit des mesures transitoires et compensatoires pour un montant de 380 millions de francs. Cette somme est soumise au référendum financier obligatoire et doit permettre de limiter les pertes des rentes à 9,5% pour les plus de 45 ans.
Si les sacrifices qui sont demandés de part et d’autre sont importants, le projet qui sera débattu au Grand Conseil a le mérite d’être le fruit de véritables échanges avec l’ensemble des partenaires sociaux de sorte à prendre en considération l’intérêt des collaborateurs et collaboratrices de l’Etat et d’être équilibré. En définitive, c’est bien le peuple fribourgeois qui décidera du sort du projet. Dans ce contexte, il y a lieu de se montrer raisonné face à la dépense que représente ce plan pour les finances cantonales et donc, pour le contribuable.
Ce qui est en jeu finalement se résume à deux facettes d’une même médaille : financer les retraites du personnel de l’Etat et, pour ledit personnel, accepter de voir leur rentes vieillesse diminuer. La pilule est amère à avaler certes, mais il en va de l’intérêt de l’ensemble de la population fribourgeoise. En effet, l’Etat-employeur doit rester attractif pour attirer du personnel qualifié, surtout en regard des exigences de plus en plus élevées que l’on attend de lui. C’est donc un enjeu en termes de qualité du service public qui se joue ici. Et derrière cela, la question de savoir ce que les citoyen-ne-s sont disposé-e-s à payer pour garder en mains de l’Etat des prestations telles que l’éducation, les soins et la sécurité notamment. C’est donc une nécessité de préserver l’accès de la population à des services relevant de l’intérêt général, par beau temps comme par mauvais temps. Ces derniers mois, la pandémie du Covid-19 nous a permis de prendre la mesure de l’importance, voir du rôle indispensable de ces différents métiers du secteur public au bénéfice de chacun-e. Sachons en tenir compte à sa juste valeur et nous en montrer dignes à notre tour.